Formats ouverts et interopérabilité
Par Jean-Christophe Becquet :: Formats ouverts et interopérabilité :: #84
On désigne par interopérabilité la possibilité d'échanger des fichiers, avec d'autres utilisateurs équipés de matériels ou de logiciels différents. Pour garantir l'interopérabilité il faut veiller à utiliser des formats de fichiers ouverts, c'est à dire dont les spécifications sont connues et accessibles à tous.
Définition d'un format ouvert
La loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique donne une définition précise d'un format ouvert :
On entend par standard ouvert tout protocole de communication, d'interconnexion ou d'échange et tout format de données interopérable et dont les spécifications techniques sont publiques et sans restriction d'accès ni de mise en oeuvre
(Chapitre I - Article 4).
Le 31 août 2011, le Premier Ministre François Fillon a demandé aux ministres de veiller à « généraliser l’usage des formats libres et ouverts par les administrations », dans le cadre de la mise à disposition des données publiques.
Définitions de l'interopérabilité
En France
Lors des débats sur la loi DADVSI (Droits d'Auteurs et Droits Voisins dans la Société de l'Information) en mars 2006, l'amendement 341 qui n'a malheureusement pas été retenu par l'Assemblée nationale proposait les définitions suivantes :
On entend par compatibilité la capacité de deux systèmes à communiquer sans ambiguïté.
On entend par interopérabilité la capacité à rendre compatibles deux systèmes quelconques. L'interopérabilité nécessite que les informations nécessaires à sa mise en œuvre soient disponibles sous la forme de standards ouverts.
En Europe
La directive européenne 91/250/CEE du 14 mai 1991, concernant la protection juridique des programmes d'ordinateur aborde l'interopérabilité en ces termes :
considérant qu'un programme d'ordinateur est appelé à communiquer et à opérer avec d'autres éléments d'un système informatique et avec des utilisateurs; que, à cet effet, un lien logique et, le cas échéant, physique d'interconnexion et d'interaction est nécessaire dans le but de permettre le plein fonctionnement de tous les éléments du logiciel et du matériel avec d'autres logiciels et matériels ainsi qu'avec les utilisateurs;
considérant que les parties du programme qui assurent cette interconnexion et cette interaction entre les éléments des logiciels et des matériels sont communément appelées « interfaces »;
considérant que cette interconnexion et interaction fonctionnelle sont communément appelées « interopérabilité »; que cette interopérabilité peut être définie comme étant la capacité d'échanger des informations et d'utiliser mutuellement les informations échangées;
Citation à propos des formats ouverts
Format propriétaire dominant, ou spécification ouverte et libre de droits ? Ainsi simplifiée, la question résume une lutte planétaire dont les enjeux dépassent de loin des habituelles arguties sur le support des standards. Dans un monde dominé par Microsoft et sa suite bureautique Office, le Référentiel général d'interopérabilité (RGI) proposé par la DGME (Direction générale de la modernisation de l'Etat) en France pose les bases de l'utilisation par les administrations nationales de formats de documents ouverts.
Philippe DAVY, 01 Informatique, Bercy place Microsoft devant le défi « Open Document », le 03/07/2006
Pour en savoir plus
On peut se référer également aux articles format ouvert et interopérabilté sur Wikipédia.
Pourquoi les ENT doivent respecter les standards ? : un très bon billet sur le respect des standards dans les Espaces Numériques de Travail.
La suite bureautique LibreOffice (dérivée d'Openoffice.org) est basée sur le format ouvert OpenDocument.
Les standards du web qui rendent possible fonctionnement du réseau internet sont un bel exemple de formats ouverts.