La réponse du Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie publiée au JO le 27/06/2006

Le ministère de l'économie des finances et de l'industrie (Minefi) a redéfini la politique informatique de l'administration fiscale à l'été 2000, dans le cadre du lancement de Copernic, programme planifié sur 10 ans de reconstruction complète d'une large partie de son système d'information. Copernic a pour objectifs de donner accès à tous les contribuables, particuliers et entreprises, à leur compte fiscal, de leur offrir des téléprocédures de déclaration et de paiement, et d'apporter aux 80 000 agents de l'administration fiscale un outil de gestion plus performant. Pour structurer cette politique, trois axes stratégiques ont été retenus : garder la maîtrise du système d'information pour être apte à adapter rapidement le système à des besoins fluctuants tout en assurant la qualité du service rendu ; en assurer la pérennité pour faire en sorte que les choix d'aujourd'hui permettent de maîtriser le système demain, au meilleur coût ; construire l'indépendance vis-à-vis des technologies utilisées dans le système d'information et notamment vis-à-vis des fournisseurs. L'adoption systématique de normes et standards ouverts garantit l'interopérabilité des solutions logicielles et assure ainsi la pérennité des choix effectués, indépendamment de celle des produits (libres ou propriétaires) retenus au final. L'ensemble des domaines de l'application informatique dispose aujourd'hui d'une offre en matière de logiciels libres, en concurrence des solutions propriétaires. A titre d'exemple le seul programme Copernic utilise à ce jour plus de 170 composants libres. C'est au regard de ce contexte qu'a été examinée l'utilisation de logiciels libres parmi d'autres options possibles ; le choix de logiciels s'effectuant sur des critères tels que les fonctions, la performance, la maintenabilité, le coût total de possession, etc. Après plusieurs expériences très positives, il a été décidé de multiplier le recours aux logiciels libres sans pour autant en faire un choix systématique. Le marché signé par quatre directions du Minefi avec le consortium Bull, Capgemini et Linagora pour le support de ces composants libres et les prestations d'assistance associées, s'inscrit dans cette stratégie globale. Il confirme par ailleurs la maturité de l'offre de service et de support en logiciels libres et témoigne que la majorité des grands acteurs du marché mettent désormais en valeur leurs fortes compétences et leur expertise dans ce domaine. S'agissant du coût d'utilisation des logiciels libres, celui-ci a été évalué grâce à différents instruments et méthodes dont notamment Mareva (méthode d'analyse et de remontée de la valeur) développée par le service de développement de l'administration électronique d'après de multiples expériences de calcul de retour sur investissement (ROI) pour de grands projets publics et de démarches comparables dans le secteur privé. Cette méthode de définition de la valeur a l'avantage de dépasser le seul ROI pour prendre en compte trois dimensions supplémentaires : la nécessité du projet, la maîtrise du risque, les bénéfices en matière de service tant pour les usagers que pour les agents. Le coût ferme du contrat (3,5 millions d'euros) donne une évaluation fiable du coût strict de possession du logiciel libre ; le coût strict comprend le droit d'utilisation, la maintenance corrective, les maintenances évolutive et adaptative (hors spécifiques), et le support téléphonique. Cette somme représente seulement 2 % du budget annuel du programme Copernic, la plupart des grands programmes d'investissement consacrant couramment jusqu'à 20 % de leur budget à ces coûts. La part variable du contrat, qui constitue la partie la plus significative du marché, concerne la réalisation de prestations d'assistance à la maîtrise d'oeuvre. Ces prestations ont pour but principal la réalisation de logiciels « à façon » basés sur des composants libres génériques, et la maintenance de ces développements spécifiques ; à ce titre, elles ne rentrent pas dans le coût de possession du logiciel libre.

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